Comment gérer l’argent efficacement en tant que famille reconstituée

Dans 40 % de tous les nouveaux mariages, au moins une personne a déjà été mariée. Les familles reconstituées présentent une dynamique financière unique qui résulte de la fusion de familles ayant des valeurs financières, des habitudes de dépenses et des philosophies financières différentes.

La façon dont vous parlez d’argent à vos enfants est probablement différente aussi. Même les couples ayant des antécédents financiers similaires peuvent avoir des points de vue très différents sur les tâches ménagères, les allocations et les plans d’épargne. Les règles en matière d’argent ne sont pas nécessairement les mêmes d’un parent à l’autre. La conciliation de ces différences est essentielle à un mariage sain et réussi et, idéalement, elle commence avant le mariage.

Se mettre à nu financièrement

Avant même de parler mariage, je recommande toujours que les couples « se mettent à nu financièrement ». Même après 20 ans de conseils, j’ai peine à croire combien de personnes ne savent pas ce qu’il y a dans le compte de retraite de leur conjoint avant de se marier. Il est essentiel de comprendre ce que chaque personne apporte ou n’apporte pas au mariage. Cela comprend le fait de connaître les antécédents financiers et la situation actuelle de l’autre, par exemple s’il a une dette de carte de crédit ou un prêt étudiant.

Les finances peuvent être encore plus difficiles lorsqu’une partie paie ou reçoit une pension alimentaire pour enfants, car les paiements varient au fil du temps. Souvent, les fonds disponibles pour soutenir la nouvelle unité familiale sont réduits, ce qui exige d’en tirer le maximum. Sans une bonne planification à long terme, ce sera difficile.

Un contrat de mariage peut être un atout précieux

Une communication claire est essentielle pour tout mariage, mais surtout pour une famille reconstituée. Commencer sur le bon pied financier signifie discuter de votre situation financière avant le mariage, et l’un des outils les plus efficaces pour faciliter ce dialogue est un contrat de mariage ou un accord prénuptial.

Ces documents sont essentiels pour vous protéger et protéger vos enfants. Pourtant, l’hésitation à parler d’argent avec un conjoint demeure un obstacle bien réel. Pour les femmes, en particulier, les contrats de mariage sont vitaux. Bon nombre d’entre elles quittent le marché du travail pendant des années pour s’occuper des enfants et réintègrent ensuite le marché du travail à un salaire de départ bas.

Alan Feigenbaum, avocat matrimonial au bureau de New York de Blank Rome, déclare : « Même s’il peut être difficile d’aborder le sujet de front avec votre conjoint, on ne doit pas supposer qu’après avoir quitté le marché du travail en tant que professionnel gagnant une certaine somme, on pourra réintégrer le marché du travail 10 à 15 ans plus tard et gagner le même montant dans le même domaine. Une formation professionnelle pourrait fort bien être nécessaire pour devenir autonome, et cette formation n’est pas gratuite. »

M. Feigenbaum recommande d’envisager un accord prénuptial pour les familles reconstituées. « Les accords prénuptiaux portent notamment sur vos droits à la pension alimentaire en cas de rupture du mariage. » M. Feigenbaum ajoute : « En particulier dans le cas des familles qui ont déjà des enfants mineurs, il faut faire preuve de prudence avant d’accepter une renonciation à tout droit à une pension alimentaire (temporaire ou post-divorce) si l’accord prénuptial est déclenché ».

Pour s’assurer d’obtenir un contrat de mariage en bonne et due forme, il faut veiller à ce que l’avocat auquel on fait appel ait un excellent contact avec ses clients et qu’il comprend vos besoins. Un accord prénuptial devrait aider votre mariage, et non lui nuire. Si les conditions sont draconiennes et nuisibles, cela peut donner à un conjoint l’impression de ne pas bien connaître la personne qu’il s’apprête à épouser. Parler d’argent vous donne une bonne idée de la personnalité de votre partenaire. Mais la signature d’un contrat de mariage n’a pas à être vue comme quelque chose de dépourvu de romantisme; au bout du compte, vous essayez de vous assurer que l’on s’occupera de chacun d’entre vous.

Ensuite, abordez la planification successorale ensemble

Après le mariage, une famille reconstituée devrait s’occuper rapidement de la planification successorale. La planification successorale est comme une lettre d’amour adressée aux personnes dont vous vous occupez et elle est essentielle lorsque vous avez des enfants issus d’un mariage précédent. En plus de veiller à ce que votre conjoint soit pris en charge, il est essentiel de veiller à ce que vos biens soient versés à vos enfants comme vous le souhaitez. Cela est particulièrement important pour les femmes, car les hommes se remarient généralement beaucoup plus rapidement et plus fréquemment que les femmes.

Il est tout aussi important d’établir un mandataire en matière de soins de santé pour la prise de décisions médicales, et une procuration pour la prise de décisions financières en votre nom si vous n’êtes pas en mesure de vous en charger. « Il semble toujours y avoir une lutte acharnée lorsqu’il s’agit de planifier la succession d’une famille reconstituée, étant donné la volonté d’assurer la sécurité financière du conjoint survivant tout en garantissant un héritage aux enfants issus d’un précédent mariage », explique Gregory Cayne, avocat fiscaliste spécialisé dans les fiducies et les successions, et associé du cabinet d’avocats Grant, Herrmann, Schwartz & Klinger LLP dans le Midtown de Manhattan.

Les fiducies peuvent aussi être utiles pour les familles reconstituées

« Le plus souvent, grâce à la planification de la fiducie matrimoniale (ou conjugale), un planificateur successoral peut atteindre les objectifs des deux côtés », dit M. Cayne. « Dans un tel régime, tous les actifs du premier conjoint à mourir financent une fiducie matrimoniale (qui, aux États-Unis, est admissible à la déduction matrimoniale fédérale illimitée) au profit du conjoint survivant. » La fiducie matrimoniale garantit, à tout le moins, que tous les revenus générés par ses actifs sous-jacents seront distribués au conjoint survivant au moins une fois par année, et que le capital de la fiducie pourra être distribué au conjoint survivant à la discrétion d’un tiers fiduciaire, comme un membre de la famille (autre que des enfants), un ami, un conseiller ou une société fiduciaire.

« En outre, en fonction de la situation de la famille, un planificateur successoral peut être amené à associer une fiducie matrimoniale à une fiducie d’abri de crédit (ou familiale) au profit du conjoint survivant et des enfants issus d’un précédent mariage. En incluant une fiducie de crédit et en la finançant à l’aide d’un montant déterminé selon une formule ou une somme déterminée, le conjoint qui est le premier à mourir s’assurera également qu’une partie de ses biens pourra être utilisée par les enfants issus d’un mariage antérieur au cours de la vie du conjoint survivant », déclare M. Cayne.

Prenez l’habitude d’organiser des rendez-vous financiers

Dans une famille reconstituée, comme dans toute autre famille, la gestion efficace de l’argent demandera un effort continu. Organisez des rendez-vous financiers avec votre conjoint pour continuer à vous « mettre à nu financièrement ». Consacrez de 45 minutes à une heure chaque mois pour discuter de ces questions et vous assurer que vous êtes sur la même longueur d’onde. L’argent est l’une des raisons les plus courantes pour lesquelles les couples finissent par divorcer. Une communication ouverte au sujet de l’argent peut favoriser un mariage sain, financièrement solide et, en fin de compte, heureux.

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