Douze conseils pour réduire votre facture fiscale en 2024

La plupart des Canadiens et des Canadiennes ne pensent à leurs impôts que lorsqu’ils produisent leur déclaration en mars ou en avril, mais il est alors souvent trop tard pour profiter des nombreuses possibilités d’économie d’impôt qui s’offrent à eux. Il est important de veiller à minimiser l’impôt sur vos revenus durement gagnés tout au long de l’année. Que pouvez-vous faire dès aujourd’hui pour réduire votre prochaine facture fiscale? Voici douze idées pour commencer :

 

1. Profiter pleinement des comptes enregistrés.

Pour la plupart des gens, la plus importante réduction d’impôt annuelle est attribuable à leurs cotisations à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Chaque dollar versé dans ce compte jusqu’en mars prochain peut être déduit de votre revenu imposable pour 2024. Il en va de même pour les cotisations au compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), bien que dans ce cas, la déduction d’impôt ne s’applique qu’aux cotisations versées dans l’année d’imposition. Les retraits d’un CELIAPP sont également libres d’impôt tant qu’il s’agit d’un retrait admissible. D’autres comptes offrant des avantages fiscaux, comme le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et le régime enregistré d’épargne-études (REEE), n’offrent pas les mêmes économies immédiates sur votre déclaration de 2024, mais ils permettent à vos placements de fructifier à l’abri de l’impôt. Un conseiller en placements peut vous aider à déterminer les comptes enregistrés qui vous conviennent.

 

2. Déclarer ses pertes.

Qui aime perdre de l’argent en bourse? Néanmoins, si vous détenez des actifs dans des comptes non enregistrés – c’est-à-dire à l’extérieur de comptes comme un CELI ou un REER – et que vous vendez des actions d’une société à perte, cette perte pourrait tout de même procurer une certaine valeur à votre portefeuille. Pourquoi? C’est parce qu’une partie de cette perte peut être utilisée pour compenser vos gains en capital. Autrement dit, si vous devez payer 1 000 dollars en impôts après avoir vendu un investissement, vous pouvez vous débarrasser d’un actif peu performant pour une perte équivalente. Ainsi, vous n’aurez pas à payer d’impôt (pourvu que vous documentiez et déclariez correctement la perte sur votre déclaration de revenus). Si vos pertes sont supérieures à vos gains réalisés en 2024, vous pouvez reporter la perte nette pour compenser les gains futurs, et donc économiser de l’impôt au cours d’une année ultérieure, ou la reporter jusqu’à trois ans plus tôt pour compenser les gains antérieurs et réduire l’impôt payé au cours d’une année précédente.

 

3. Conserver des dossiers complets.

Les gens paient souvent plus d’impôts qu’ils ne le devraient parce qu’ils n’ont pas les reçus nécessaires pour bénéficier d’un crédit ou d’une déduction. Heureusement, il n’a jamais été aussi facile de conserver ses reçus. Il existe plusieurs applications qui permettent de prendre une photo d’une facture ou d’une dépense et de la classer rapidement par catégorie. Il est également important de conserver tous les formulaires ou feuillets fiscaux dont vous aurez besoin, comme le feuillet T4, qui indique le montant que votre employeur vous a versé au cours de l’année. (Il vous est généralement envoyé par courrier par votre employeur ou est accessible en ligne.) Tenez vos dossiers en ordre afin de disposer de tous les éléments nécessaires pour vous aider à réduire votre facture fiscale au moment de la déclaration de revenus.

 

4. Se renseigner sur les crédits et les déductions.

Les crédits et les déductions d’impôt ne manquent pas. Les crédits réduisent le montant de l’impôt à payer, tandis que les déductions réduisent votre revenu imposable, ce qui peut également faire baisser le montant de votre facture d’impôt. Il existe des déductions et des crédits pour la garde d’enfants, la prestation de soins aux parents, la pension alimentaire pour le conjoint, les frais médicaux, l’adoption, les études, les invalidités, les pensions, et bien plus.

Il y en a quelques-unes à garder à l’esprit. Par exemple, si vous êtes travailleur autonome ou si votre employeur vous permet de travailler à domicile, vous pourriez être en mesure de déduire les frais de bureau à domicile; demandez à votre employeur de vous fournir un formulaire T2200 ou T2200S. Le montant de cette déduction dépend de différents facteurs, alors il est judicieux de parler à un fiscaliste avant de produire sa déclaration. Vous pouvez également déduire certains frais de déménagement si vous avez déménagé à moins de 40 kilomètres d’un nouvel emploi ou d’une nouvelle entreprise. Il est conseillé de se familiariser avec la liste des déductions et des crédits auxquels vous avez droit.

 

5. Séparer les dépenses personnelles et professionnelles

Si vous avez des revenus d’entreprise, de location immobilière ou de travail autonome, prenez l’habitude de séparer les dépenses personnelles et les dépenses professionnelles déductibles d’impôt. Pourquoi? Il existe de nombreux frais professionnels que vous pouvez déduire et qui ne sont pas pris en compte dans vos impôts personnels. Si l’Agence du revenu du Canada (ARC) effectue une vérification de votre entreprise, vous devrez lui montrer des reçus pour ces frais. Il peut être difficile de déterminer à quoi ont servi certaines dépenses au moment de produire votre déclaration de revenus si vous utilisez la même carte de crédit ou le même compte bancaire pour vos besoins personnels et ceux de votre entreprise.

Heureusement, il est facile de séparer les deux. Commencez par obtenir une carte de crédit distincte pour les frais professionnels. Puis, envisagez d’ouvrir un compte bancaire d’entreprise pour y déposer vos revenus. Vous pourrez ensuite transférer une partie de cet argent dans votre compte personnel chaque mois. La plupart des entreprises constituées en société utilisent déjà cette méthode, mais c’est aussi une bonne idée pour les entreprises à propriétaire unique.

 

6. Utiliser un logiciel reconnu.

Il existe plusieurs programmes de comptabilité et de production de déclarations de revenus pour vous aider à suivre toutes vos dépenses et cotisations déductibles d’impôt tout au long de l’année. Envisagez également d’utiliser une application de budgétisation qui permet de classer facilement les dépenses par catégorie, par exemple les voyages, les loisirs, les dépenses professionnelles, etc. Certains logiciels vous permettent même de soumettre vous-même vos formulaires fiscaux à l’ARC.

 

7. Embaucher un professionnel.

Même si les logiciels fiscaux sont de plus en plus faciles à utiliser, il est toujours judicieux de faire appel à un professionnel pour s’assurer que vous payez l’impôt que vous devez et c’est tout. Si vous possédez une entreprise, envisagez d’engager un comptable qui pourra se charger du suivi de vos factures et de l’ensemble de vos dépenses et de vos revenus. Un comptable peut aussi s’assurer que vous recevez les documents nécessaires pour demander des déductions et déclarer des dépenses. Les économies d’impôt réalisées peuvent même couvrir le coût de ces services, qui sont souvent déductibles d’impôts.

 

8. Embaucher un membre de sa famille.

Le régime fiscal canadien est progressif, ce qui signifie que plus vous gagnez, plus votre taux d’imposition est élevé. Il existe toutefois des possibilités de « fractionnement du revenu », tel que le transfert du revenu d’un conjoint à revenu élevé à un conjoint ou à un enfant adulte dans une tranche d’imposition inférieure. Avant la retraite, le conjoint dans un couple marié ou en union de fait qui gagne le revenu le plus élevé peut cotiser à un REER de conjoint pour égaliser le revenu avec son conjoint afin de réduire sa charge fiscale.

Une fois qu’il est à la retraite, le conjoint au revenu plus élevé peut attribuer jusqu’à la moitié du revenu qu’il perçoit de sa pension à son conjoint ou partager les versements du Régime de pensions du Canada, ce qui peut aider à équilibrer la charge d’impôt famliale. Avant d’envisager une stratégie de répartition du revenu, il est toujours utile de consulter un conseiller en placements pour vous assurer que votre plan répond à vos besoins1.

 

9. Planifier ses déclarations d’impôts en famille.

Dans la mesure du possible, le conjoint qui gagne le revenu le moins élevé peut le placer dans un compte non enregistré, et le conjoint qui gagne le revenu le plus élevé peut couvrir les dépenses du ménage et de la famille. L’avantage de cette approche est que le revenu et les gains en capital du compte non enregistré détenu par le conjoint au revenu plus faible seront imposés à un taux inférieur.

Un conseiller en placements peut vous aider à déterminer les possibilités d’économie d’impôt qui s’offrent à votre ménage.

 

10. Maximiser l’exemption pour résidence principale.

Votre résidence principale, c’est-à-dire le logement que vous occupez la plupart du temps, bénéficie d’une exonération des gains en capital au Canada. Cela signifie que vous n’avez pas à payer d’impôts sur le montant de la plus-value réalisée lors de sa vente (mais vous devez tout de même l’inclure dans votre déclaration de revenus). Si vous possédez plusieurs propriétés, déterminez celle dont la valeur est susceptible d’augmenter le plus et demandez l’exemption pour résidence principale pour cette propriété.

 

11. Garder une trace de ses dons.

Les dons à des organismes de bienfaisance enregistrés au Canada donnent droit à un crédit d’impôt. Le montant dépend de votre tranche d’imposition et de votre province de résidence. Au niveau fédéral, le premier don de 200 $ que vous faites est admissible à un crédit d’impôt de 15 %. Tout don supérieur à ce montant donnera droit à un crédit de 29 % (ou de 33 % si vous êtes dans la tranche d’imposition la plus élevée)2.  Après la prise en compte des taux provinciaux, les crédits d’impôt pourraient représenter environ la moitié de la valeur de votre don. Alors, plutôt que de laisser quelques pièces de deux dollars dans une boîte de collecte, faites en sorte que votre don compte. Assurez-vous également d’obtenir un reçu fiscal officiel pour chaque don, car l’ARC exige que vous les détailliez un à un.

 

12. Modifier sa stratégie de dons.

Les chèques et les transferts de fonds ne sont pas les seuls moyens de soutenir une organisation caritative. Il est également possible de donner des titres en nature, tels que des parts de fonds communs de placement, de fonds négociés en bourse, etc. Lorsque vous effectuez un don de titres en nature, vous ne payez pas d’impôt sur les plus-values au moment de la vente et vous bénéficiez d’un crédit d’impôt correspondant à la valeur marchande totale.

Vous pouvez également regrouper vos dons avec ceux de votre conjoint afin de maximiser les crédits d’impôt.

 

Points à retenir

Il est difficile d’ajouter l’impôt à la liste déjà longue de préoccupations quotidiennes. Pourtant, le fait de l’intégrer à votre budget et à la gestion de vos comptes pourrait vous faire gagner du temps et vous éviter bien du stress et des impôts en trop. Conservez cette page dans vos favoris à titre de référence. Soyez au fait des changements fiscaux et des nouvelles déductions qui entrent en vigueur. Si vous manquez de motivation, utilisez cette calculatrice pour estimer vos économies d’impôt.