Comprendre le marché, le contexte actuel les occasions et les tendances

Analyse sectorielle de Denise Chisholm – 17 octobre 2024

 

Les marchés boursiers réagissent à divers facteurs d’actualité, dont l’élan des bénéfices et les récentes données sur les ventes au détail aux États-Unis, en passant par la récente décision de la Banque centrale européenne de réduire les taux d’intérêt. Malgré ces manchettes mondiales et nationales, le marché de l’emploi nord-américain demeure un élément clé pour les décideurs, en particulier les banques centrales. Explorons l’influence de la trajectoire actuelle de l’emploi sur les marchés et identifions les secteurs susceptibles d’être favorisés.

Ventes au détail et inflation : des perspectives équilibrées

Les données récentes sur les ventes au détail brossent un portrait nuancé. Selon certains, la consommation est faible, alors que pour d’autres, elle est trop forte, ce qui donne lieu à des pressions inflationnistes. La vérité c’est qu’elle n’est ni l’une ni l’autre. Au cours des deux dernières années, les ventes au détail réelles ont diminué légèrement et se sont stabilisées sans connaître de fluctuations marquées. Or, ces derniers mois, les ventes au détail ont augmenté, profitant de l’impulsion positive – mais pas nécessairement inflationniste – d’une décélération de la hausse des prix.

Croissance du revenu réel et stabilité économique

Après la quasi-récession de 2022, caractérisée par la stagnation des marchés de l’emploi, quoique sans perte d’emploi importante, l’économie américaine entre dans une phase de reprise qui durera plusieurs années. La situation du consommateur américain s’est améliorée depuis que la décélération de l’inflation a fait passer les revenus réels en territoire positif. Cette reprise suggère un « atterrissage en douceur difficile » ou un « atterrissage difficile en douceur », marqué par une contraction suivie d’une reprise des salaires et des profits.

Dynamique du marché de l’emploi : une pause bienvenue?

Les données récentes montrent un ralentissement de la croissance de l’emploi à un rythme que certains qualifient de « vitesse de décrochage », avec une croissance annuelle de 1,6 %. Cette décélération pourrait toutefois indiquer une éventuelle réaccélération de la croissance de l’emploi. Les tendances historiques suggèrent que les périodes de faible taux de roulement précèdent souvent les poussées de croissance, car les employeurs doivent un jour ou l’autre s’attaquer à l’accumulation de projets. Si cette tendance se poursuit, elle réduit la probabilité d’un atterrissage difficile, ce qui offre des perspectives plus favorables pour les marchés boursiers.

Marché de l’habitation : temps et roulement des taux hypothécaires

La dynamique du marché de l’habitation est influencée par le prix, les taux hypothécaires et le temps. Fait intéressant, le temps vécu dans une maison joue un rôle plus important dans la variation de l’offre que les taux hypothécaires. Habituellement, les propriétaires sont plus susceptibles de déménager après trois à cinq ans, stimulés par l’augmentation de leurs revenus et l’évolution de leurs besoins. Cette tendance pourrait aider à équilibrer l’offre et la demande, et limiter ainsi les pressions inflationnistes dans le secteur de l’habitation.

Productivité et IA : le potentiel de croissance

Les gains de productivité sont essentiels aux cycles économiques, et les États-Unis enregistrent actuellement une croissance de la productivité supérieure à la moyenne. Il est probable que l’influence précoce des nouvelles technologies d’IA y soit pour quelque chose. Par le passé, les nouvelles technologies ont été un baume pour la productivité et, par extension, le marché boursier. Si elle est soutenue, cette productivité pourrait se traduire par un scénario économique unique dans lequel une forte croissance du PIB réel combinée à une inflation contrôlée offrent un contexte favorable aux investisseurs.

Occasions sectorielles

Consommation discrétionnaire

La croissance des bénéfices du secteur de la consommation discrétionnaire a été vigoureuse malgré la sous-performance du secteur dans l’indice S&P 500. Cependant, dans les indices plus larges comme l’indice Russell 3000, le secteur a fait preuve de résilience. Compte tenu des faibles valorisations et des bénéfices élevés, les titres de la consommation discrétionnaire pourraient offrir un potentiel de hausse considérable.

Produits financiers et immobilier

Les secteurs des produits financiers et de l’immobilier ont affiché des tendances positives, stimulés par la baisse des taux d’intérêt et l’accélération de la croissance des bénéfices. Depuis le début de l’année, les produits financiers, en particulier, ont été dominants, ce qui témoigne de la solidité de leurs paramètres fondamentaux. L’immobilier, notamment les logements commerciaux et multifamiliaux, connaît une amélioration qui laisse présager un potentiel de croissance supplémentaire, car les mauvaises nouvelles commencent à diminuer.

Secteurs sensibles aux taux d’intérêt

Les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, y compris les produits financiers et l’immobilier, sont bien placés pour profiter des baisses de taux. Par le passé, ces secteurs se sont bien comportés avant les baisses de taux de la Réserve fédérale américaine, et ils sont susceptibles d’en faire autant si les tendances actuelles se poursuivent.

Conclusion

Au sortir d’une conjoncture économique complexe, le marché montre des signes de résilience, voire de reprise. Compte tenu des gains de productivité, de la stabilisation des ventes au détail et des statistiques positives sur le marché de l’emploi, plusieurs secteurs, en particulier la consommation discrétionnaire, les produits financiers et l’immobilier, sont bien placés pour croître. Les investisseurs feraient bien de surveiller de près ces tendances, car elles pourraient offrir de précieuses occasions dans des conditions de marchés fluides.