Les avantages d’un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété, même si vous n’avez pas les moyens de devenir propriétaire

Source : La Presse Canadienne

Vous hésitez à avoir recours à un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) parce que vous manquez de liquidités? Certains experts sont d’avis qu’il peut tout de même valoir la peine d’ouvrir un tel compte.

En fait, Natasha Macmillan, directrice des services bancaires courants de Ratehub.ca, encourage surtout les jeunes Canadiens à ouvrir un CELIAPP à la première occasion, ne serait-ce que pour maximiser le plafond de cotisation du compte le plus tôt possible.

Vous pouvez verser un maximum de 40 000 $ à vie dans votre CELIAPP, à raison d’au plus 8 000 $ par année. 

Les droits de cotisation annuels inutilisés peuvent être reportés à une année subséquente; ce montant s’ajoute alors à la tranche de 8 000 $ de base. 

Mme Macmillan explique que le CELIAPP peut valoir la peine, même pour ceux n’ont pas 8 000 $ à mettre de côté.

« Même si votre situation financière ne vous permet pas de cotiser beaucoup, voire pas du tout, l’ouverture du compte demeure un excellent moyen de vous permettre d’épargner davantage à l’avenir, lorsque vous serez en mesure de le faire », explique-t-elle.

« Ainsi, vous aurez une longueur d’avance lorsque vous gagnerez suffisamment pour cotiser des montants substantiels, et vous éviterez de vous retrouver dans la fâcheuse position où le plafond de 8 000 $ vous empêche de tirer pleinement parti des avantages fiscaux qu’offre le CELIAPP. »

C’est dans cette optique que Jaren Malina, étudiant de cinquième année en gestion agroalimentaire à l’Université de l’Alberta, a ouvert un CELIAPP cette année. Bien qu’il n’y ait versé que 100 $ pour le moment, il affirme que le simple fait d’ouvrir le compte constitue à ses yeux un investissement judicieux dans son avenir financier.

« Je trouve que c’est un bon moyen d’augmenter mon épargne, tout en réduisant mon revenu imposable. De plus, c’est comme une prolongation de mon CELI. »  

Il rajoute, « J’espère un jour être en mesure d’acheter une maison ou d’investir dans l’immobilier, alors le fait d’avoir ouvert mon CELIAPP en amont signifie que j’aurai davantage de droits de cotisation pour épargner à l’avenir. »

Selon Mme Macmillan, le principal inconvénient du CELIAPP est que le titulaire du compte doit acheter une maison dans les 15 ans suivant son ouverture.

« Cela dit, il est possible de transférer les cotisations versées à votre CELIAPP dans votre REER à tout moment sans éroder vos droits de cotisation au REER », ajoute-t-elle.

En outre, Mme Macmillan insiste sur l’importance de bien connaître son degré de tolérance au risque lorsqu’il s’agit de choisir entre un CELIAPP ou un autre type de compte pour épargner ou investir.

« Pour quelqu’un dont la situation financière est plus incertaine, comme un étudiant, l’ouverture d’un compte d’épargne standard est probablement la meilleure solution. Si vous choisissez d’investir, adoptez une approche prudente et optez pour une plateforme à frais peu élevés. », indique-t-elle.

Pour les membres de la génération Y ou Z qui gagnent un revenu régulier, les placements qui supposent un engagement à long terme peuvent s’avérer mieux adaptés. Il pourrait s’agir par exemple d’un certificat de placement garanti, qui peut offrir de solides rendements, mais rend les fonds inaccessibles pendant une certaine période.

Pour l’instant, M. Malina priorise les cotisations à son CELI, car la souplesse qu’offre ce compte sur le plan des retraits convient mieux à sa situation financière précaire d’étudiant à temps plein sur le point de commencer sa carrière.

« À mes yeux, les CELIAPP sont plutôt d’excellents outils de placement secondaires », précise-t-il. 

« Une fois que je serai en mesure de cotiser le plein montant admissible annuellement à mon CELI, j’envisage d’utiliser mon CELIAPP pour toute somme supplémentaire que j’aurai à mettre de côté. »

Quant à l’achat d’une première maison, M. Malina indique qu’il est peu probable que cela se fasse de sitôt. Il ne laisse toutefois pas le cynisme que certains de ses pairs ressentent à l’égard du marché de l’habitation l’empêcher de prendre des mesures concrètes pour devenir un jour propriétaire.

« Beaucoup de gens estiment qu’il est inutile d’épargner compte tenu du prix des maisons au Canada », observe-t-il. 

« C’est vrai dans une certaine mesure, mais selon moi, il demeure important de faire de son mieux, peu importe la situation, pour s’assurer une certaine sécurité financière. »

 

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