Conseils fiscaux de fin d’année pour 2024

Ces astuces pourraient vous aider à payer moins d’impôt.

Le mois de décembre est le moment idéal pour se détendre, passer du temps entre amis et en famille et savourer peut-être un peu trop de friandises. Ce n’est généralement pas le moment de penser à l’impôt. Si prendre du temps pour soi est bénéfique, consacrer un peu de temps maintenant à l’organisation de ses finances l’est tout autant, et pourrait grandement vous aider à ne pas trop payer d’impôt.

Évitez d’être à la presse au printemps et réfléchissez dès maintenant aux possibilités de réduire votre facture fiscale pour 2024, surtout cette année. Le gouvernement fédéral a apporté d’importantes modifications fiscales, vous donnant une raison de plus de réfléchir à vos impôts.

Voici quelques éléments à garder à l’esprit au moment d’optimiser votre facture fiscale cette année.

 

Équilibrez vos gains et pertes en capital

Le mois de décembre peut être un moment opportun pour rééquilibrer un portefeuille dans un compte non enregistré en vendant des actions afin que les gains en capital soient équivalents aux pertes en capital. Toutefois, en cas de gains importants cette année, vous voudrez peut-être évaluer votre facture fiscale potentielle avant de vendre. En raison des changements proposés au taux d’inclusion des gains en capital, certains investisseurs prospères pourraient être confrontés à une facture d’impôt plus élevée comparativement à il y a un an.

Ces modifications, qui s’appliquent aux gains réalisés après le 25 juin 2024, prévoient que le taux d’inclusion des gains en capital augmente de 50 % à 66,6 % pour tout gain supérieur à 250 000 $. En revanche, le taux d’inclusion pour les gains en capital inférieurs à 250 000 $ demeure à 50 %. Bien que le taux d’inclusion plus élevé vise à cibler les investisseurs fortunés, d’autres personnes pourraient être touchées par ces nouvelles règles qui s’appliquent également à la vente d’une résidence secondaire, comme un chalet.

Si vous avez réalisé des gains en capital cette année, vous pourriez neutraliser l’impôt qui leur est associé en vendant des titres qui ont accumulé des pertes avant la fin de l’année et, du même coup, faire passer vos gains sous le seuil de 250 000 $. Gardez à l’esprit que le règlement doit avoir lieu durant l’année civile 2024 pour que la vente soit comptabilisée pour 2024. Le délai de règlement étant généralement de deux jours – une autre nouveauté cette année – l’ordre doit être passé au plus tard le 30 décembre. Attention également à la règle relative aux pertes apparentes, qui annule une perte si vous ou une personne qui vous est affiliée rachetez un placement dans les 30 jours précédant ou suivant la vente initiale.

Veillez à ne pas modifier vos placements uniquement pour des raisons fiscales. Les mérites d’un placement devraient l’emporter sur les aspects fiscaux; avec l’aide de votre conseiller ou planificateur fiscal, décidez des placements à vendre.

 

Attendez le bon moment pour réaliser vos pertes en capital

Il est possible de réduire l’impôt en reportant la réalisation de gains en capital à 2025. Dans le cas d’un gain réalisé en 2024, l’impôt sur ce gain sera dû au plus tard le 30 avril 2025. Par contre, si vous attendez jusqu’en janvier pour vendre, vous n’aurez pas à payer d’impôt sur ce gain avant le 30 avril 2026. Si vous pensez que votre taux d’imposition marginal sera moins élevé en 2025, l’impôt applicable au gain en capital reporté sera lui aussi moins élevé. Si vous prévoyez passer dans une fourchette d’imposition plus élevée l’année prochaine, l’impôt applicable sur vos gains en capital sera lui aussi plus élevé. Dans le dernier cas, vous devriez envisager d’accélérer vos gains en capital. De même, en raison du taux d’inclusion des gains en capital proposé, si vous prévoyez empocher un gain en capital supérieur à 250 000 $ l’année prochaine, il peut être judicieux de réaliser certains gains maintenant pour réduire votre prochaine facture d’impôt.

 

Les règles de report peuvent atténuer l’incidence d’une perte en capital

L’un des avantages d’enregistrer des pertes en capital est qu’elles peuvent servir à compenser les gains en capital enregistrés au cours d’une autre année, y compris une période d’imposition précédente. Les pertes en capital de l’année en cours doivent d’abord être appliquées aux gains en capital de l’année en cours, et les pertes restantes peuvent être reportées pour compenser les gains en capital réalisés au cours des trois années précédentes. À titre d’exemple, les pertes de 2024 seront d’abord appliquées aux gains en capital de cette même année, puis reportées pour compenser les gains de 2021 à 2023. Bien que les pertes ne puissent être reportées que pendant un maximum de trois ans, les pertes en capital non utilisées peuvent être reportées et appliquées aux gains en capital au cours d’une année future.

 

Vérifiez vos acomptes

Si vous payez des acomptes provisionnels, l’Agence du revenu du Canada (ARC) vous enverra un échéancier de paiement en début d’année. Cet échéancier est fondé sur vos revenus de l’année dernière, mais c’est le revenu de cette année qui importe. Le 15 décembre est la date limite de versement de votre dernier acompte provisionnel trimestriel et il est important de ne pas payer plus qu’il ne faut.

Par exemple, si vos placements représentent une part importante de vos revenus et que leur rendement a baissé en 2024, vous aurez moins d’impôt à payer pour cette année. Or, votre calendrier de paiements ne tiendra pas compte de cette diminution de votre revenu de placement. Pour éviter de payer en trop, estimez avec soin vos revenus de 2024 et versez le dernier acompte sur la base de ce calcul. Attention, toutefois, car si l’estimation est incorrecte et si l’impôt sur le revenu que vous payez est insuffisant pour l’année, vous pourriez devoir payer des intérêts et des pénalités. Néanmoins, il vaut mieux faire le calcul pour éviter de verser un acompte trop élevé. Un remboursement d’impôt est toujours apprécié, mais un remboursement important est signe d’une mauvaise planification fiscale, car ce sont des fonds dont vous n’aurez pas pu profiter de la mi-décembre jusqu’à la date où vous recevez le remboursement.

 

Réglez vos frais avant la fin de l’année

Certaines dépenses doivent être réglées avant le 31 décembre si vous souhaitez les déduire de votre déclaration de revenus de 2024. Cela englobe notamment les intérêts, les honoraires versés à un conseiller en placements, les frais de garde d’enfants, les frais comptables et les cotisations professionnelles. De même, les dépenses admissibles à un crédit d’impôt pour 2024 doivent être payées avant la fin de l’année; par exemple, les dons de bienfaisance, les contributions politiques, les frais de scolarité et les frais médicaux. Selon le revenu que vous prévoyez recevoir en 2025, vous pourriez envisager de régler ces dépenses avant le 31 décembre pour profiter de la déduction ou du crédit d’impôt en 2024, au lieu d’attendre l’année prochaine.

 

Vous travaillez à domicile? Vous pourriez avoir droit à des déductions

Le travail à domicile pourrait être l’un des héritages durables de la pandémie. Si vous travaillez de la maison, vous pourriez envisager de déduire vos dépenses liées au maintien d’un bureau à votre domicile. Votre espace de travail doit remplir l’une des conditions suivantes :

  • Il s’agit de votre principal lieu de travail (plus de 50 % du temps); ou
  • Vous utilisez cet espace pour gagner votre revenu d’emploi; vous l’utilisez également de façon régulière et continue pour rencontrer des clients ou d’autres personnes pour votre travail.

Si votre contrat d’embauche stipule que vous devez assumer ces dépenses sans que votre employeur ne vous les rembourse, vous avez droit à cette déduction. De 2020 à 2022, l’ARC a offert une méthode simplifiée pour faire cette demande, mais vous devez maintenant déposer votre demande selon la méthode détaillée. Dans le cadre de ce processus, votre employeur devra remplir et signer le formulaire T2200 ou T2200S avant que vous puissiez demander ce crédit.

Les exemples courants de dépenses déductibles comprennent les fournitures de bureau, les appels téléphoniques longue distance, les factures de chauffage et une partie de votre loyer lié au bureau à domicile. Cela dit, le coût de certains articles comme le mobilier et l’équipement informatique n’est pas déductible (et vous ne pouvez demander qu’une partie soit déduite pour amortissement). Les dépenses d’emploi déductibles figurent parmi les déductions sur la déclaration de revenus des particuliers.

Comme pour toutes les autres déductions fiscales, n’oubliez pas de faire le suivi de vos dépenses. Il est important d’avoir une copie papier des reçus si vous faites l’objet d’un audit et devez fournir la preuve d’une déduction.

 

Donnez des titres plutôt que des espèces

Pour faire un don de bienfaisance, vous pourriez envisager de donner des titres cotés en bourse ou des parts de fonds communs de placement plutôt que des espèces. Cette stratégie vous permet de déclarer la valeur totale des titres donnés; le gain en capital réalisé ne sera pas imposé. Étant donné qu’un taux d’inclusion plus élevé s’appliquera désormais aux gains en capital supérieurs à 250 000 $, cela pourrait permettre à certains investisseurs de mieux gérer leur facture fiscale. Si vous prévoyez inclure le crédit pour don dans votre déclaration de 2024, vous devez faire les dons avant le 31 décembre, ou plus tôt, si possible. Comme les formalités administratives liées aux dons en nature peuvent prendre du temps, il vaut mieux entamer le processus bien avant la fin de l’année pour recevoir des reçus pour don datés de 2024.

 

Maximisez les cotisation à votre REER

Étant donné la frénésie entourant les cotisations aux régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) avant la date limite – 60 jours après la fin de l’année en cours – il est clair que bon nombre de personnes apprécient les avantages de ce compte fiscalement avantageux. La date limite de cotisation au REER est le 3 mars 2025. Toutefois, si vous avez 71 ans à la fin de l’année, votre dernière cotisation à votre REER devra être faite au plus tard le 31 décembre. Par ailleurs, votre REER devra avoir été converti à la fin de l’année civile.

Comment profiter pleinement de votre REER? En estimant vos droits de cotisation pour 2025 et en versant une cotisation excédentaire en décembre 2024. Une pénalité de 1 % sera appliquée pour le mois durant lequel vous aurez versé une cotisation excédentaire (qui dépasse de plus de 2 000 $ le maximum déductible), mais l’économie d’impôt associée à cette cotisation devrait largement compenser la pénalité.

Ceux qui fêtent leur 71e anniversaire peuvent aussi profiter des droits de cotisation inutilisés en versant une cotisation dans un REER de conjoint, à condition que leur conjoint n’ait pas plus de 71 ans.

 

Tirez parti du nouveau CELIAPP

L’achat d’une maison peut constituer un réel défi pour de nombreux acheteurs d’une première propriété, mais le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) vise à leur donner un coup de pouce pour épargner en vue d’une mise de fonds. Les cotisations versées dans un CELIAPP sont déductibles d’impôt, tout comme dans le cas d’un REER. Cela signifie que tout montant versé dans le compte est déduit de votre revenu imposable cette année-là. Quant aux retraits, le CELIAPP fonctionne comme un CELI, dans la mesure où l’argent retiré d’un CELIAPP aux fins d’achat d’une première propriété est à l’abri de l’impôt. Pour être admissible, il faut être un acheteur d’une première habitation lors du retrait des fonds, qui doivent servir à l’achat d’une propriété située au Canada. Pour en savoir plus sur l’admissibilité et obtenir d’autres détails, consultez la page du CELIAPP sur le site Web de Fidelity. Les avantages fiscaux qu’offre le CELIAPP en font un compte enregistré qui gagne en popularité au Canada.

 

Ne négligez pas les retraits annuels minimums du FERR

Il n’y a pas de retrait minimum à effectuer dans l’année de l’établissement d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), mais il y en aura pour les années suivantes. Le montant du retrait minimum est calculé en multipliant la valeur marchande du FERR au début de l’année par un « facteur prescrit » qui augmente avec l’âge.

 

Profitez de la subvention liée au REEE

Les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) peuvent aider les parents et les autres membres de la famille à épargner en vue des études postsecondaires d’un enfant au moyen d’un compte à impôt différé. Cela dit, le véritable avantage est celui-ci : la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE). Cette subvention du gouvernement fédéral correspond à 20 % de votre cotisation à un REEE (pouvant aller jusqu’à 2 500 $ par enfant par année). Si vous tirez pleinement parti de la subvention, vous pourriez épargner 500 $ de plus pour les études de votre enfant, jusqu’à un plafond à vie de 7 200 $ par enfant. Si vous n’avez pas cotisé au cours des années précédentes, la subvention annuelle peut atteindre 1 000 $ pour une cotisation de 5 000 $. Les cotisations à un REEE sont versées en dollars après impôt et, contrairement aux cotisations à un REER, elles ne sont pas déductibles d’impôt. Les avantages des REEE proviennent à la fois de la SCEE de 20 % et de leur capacité à croître à l’abri de l’impôt avant de servir d’aide aux études du bénéficiaire.

 

Épargnez pour une personne handicapée avec un REEI

Le régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) a été créé par le gouvernement fédéral pour aider les familles à épargner pour la sécurité financière à long terme des personnes handicapées. Le REEI partage de nombreuses similitudes avec le REEE. En effet, les cotisations versées dans un REEI ne sont pas déductibles d’impôt, mais les gains peuvent fructifier à l’abri de l’impôt. De plus, le gouvernement verse aussi des subventions dans un REEI, bien qu’il utilise des calculs différents. Les subventions liées au REEI sont versées en fonction du montant de la cotisation et du revenu familial net du bénéficiaire. Une cotisation versée au plus tard le 31 décembre vous permettrait de maximiser le report d’impôt et de profiter de la subvention.

 

Faites fructifier votre épargne plus rapidement avec un CELI

Les avantages fiscaux d’un compte enregistré sont indéniables, mais les façons d’utiliser les fonds peut être limitée dans certains cas contrairement à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Dans le cas d’un CELI, vos placements fructifient entièrement libres d’impôt, et vous pouvez utiliser les fonds comme bon vous semble. Pour tirer le meilleur parti de ce compte, envisagez toutefois d’effectuer des retraits en décembre. Pourquoi? Les droits de cotisation recommencent à s’accumuler en janvier de l’année suivante. Donc si vous attendez de transférer l’argent en janvier ou plus tard en 2025, vous devrez attendre 2026 pour les récupérer.

Les droits de cotisation au CELI ont changé au fil des ans, mais sa capacité à aider les Canadiens à épargner reste la même. Les droits de cotisation au CELI pour 2025 s’élèvent à 7 000 $. Si vous n’avez jamais cotisé à un CELI auparavant et que vous avez atteint l’âge de 18 ans en 2009 (ou plus tôt), vous pourrez cotiser jusqu’à 102 000 $ en 2025. Le moment est tout indiqué pour réfléchir, avec l’aide de votre conseiller, à la manière dont vous pourriez tirer le meilleur parti de vos droits de cotisation inutilisés et vous préparer à verser votre cotisation de 2025 dès janvier!

 

La planification fiscale anticipée vaut mieux que la planification fiscale de dernière minute

Peu de gens aiment s’occuper de leurs impôts, mais comme on l’a vu, il est à votre avantage de garder certaines de ces considérations fiscales à l’esprit vers la fin de l’année. Profitez de toutes les occasions possible d’économiser en impôts aujourd’hui – vous ne le regretterez pas! Votre conseiller peut vous aider à repérer les possibilités d’économies d’impôt qui vous concernent et à en tirer parti. Si vous faites bien les choses, vous pourriez recevoir un cadeau tardif du fisc en 2025! Essayez notre calculatrice d’impôt pour prendre une longueur d’avance sur la saison des impôts. Il ne s’agit naturellement que de lignes directrices pour vous aider à vous poser les bonnes questions. L’impôt peut être compliqué et dépend de votre situation. Il est donc important de consulter vos conseillers en placements et en fiscalité pour déterminer lesquels des conseils présentés vous seront les plus utiles.




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